Fatoumata Diabaté est une photographe malienne née en 1980 à Bamako. Elle s’est formée dès 2002 au Centre de Formation Audiovisuel Promo‑Femmes, puis au Centre de Formation en Photographie de Bamako (CFP), où elle est restée comme assistante technique au laboratoire argentique jusqu’en 2009. 

Inspirée par les maîtres de la photographie africaine comme Seydou Keïta et Malick Sidibé, elle s’est spécialisée dans le portrait humaniste noir et blanc, focalisé sur les femmes et les jeunes générations du Mali.

En 2005, elle remporte le Prix Afrique en Création de l’AFAA aux Rencontres africaines de la photographie de Bamako, pour son travail Touaregs, en gestes et en mouvements. En 2013, elle lance le Studio Photo de la Rue, un studio photographique ambulant recréant des portraits vintage stylisés, hommage à l’âge d’or de la photographie malienne des années 1950-60. Présidente de l’Association des Femmes Photographes et Artistes du Mali depuis 2017, elle a exposé internationalement, notamment à La Gacilly, Arles, Dakar, au Quai Branly, et obtenu une résidence auprès de ce musée en 2020 pour son projet « Nimissa ».

Ces images offrent un aperçu de sa démarche : mêlant sobriété et symbolisme, elle interroge les rapports à la mémoire collective, aux contes, à l’identité, à travers l’objet ou l’animal comme masque poétique. Le résultat est une œuvre visuellement forte et profondément humaine, célébrée dans le paysage photographique africain et mondial.

Les dernières publications : 

- « Nte bogo daga ye – Je ne suis pas une poterie » (novembre 2024, Sorbonne Artgallery à Paris)
Une carte blanche présentée durant Photo Days, issue d’une résidence au Mali durant l’été 2024. Cette série rend hommage aux victimes du village d’Ogossagou, détruit en 2019, combinant des photographies symboliques autour de la poterie comme métaphore de mémoire, de brûlure et de résilience.

- Exposition Ô Corps ! (février–mars 2024, Espace l’Arbre Blanc, Montpellier)
Co-créée avec l'artiste Khadija Tnana, cette exposition interroge la représentation du corps dans ses dimensions politiques, culturelles et identitaires.

- Résidence « Nimissa » au musée du Quai Branly – Jacques Chirac (2020)
Projet photographique dédié à la lutte contre l’excision au Mali, la série Nimissa (« regret » en bambara) mêle symbolisme et témoignage, produit dans le cadre du Prix pour la Photographie.

- Solo show Objet / Homme / Animal (mars–avril 2019, galerie 31PROJECT, Paris)
Première exposition personnelle en France, explorant les récits symboliques du conte malien à travers deux séries photographiques : L’Homme en Objet et L’Homme en Animal.

- Participation à des expositions collectives majeures
Entre 2009 et 2022, elle figure plusieurs fois aux Rencontres de la photographie de Bamako (2009, 2011, 2022) et au festival photo La Gacilly-Baden (2022), ainsi qu’à des événements internationaux en Chine ou en Afrique du Sud.